Le syndrome de l’intestin irritable et le stress : comment l’un impacte-t-il l’autre ?

Par |Publié le : 19 février 2025|Dernière mise à jour : 18 février 2025|4 min de lecture|

Les troubles digestifs liés au stress sont une réalité pour de nombreuses personnes. Ballonnements, douleurs abdominales, diarrhée ou constipation peuvent être exacerbés par des périodes de stress ou d’anxiété. Cette connexion entre le système digestif et le système nerveux repose sur un axe de communication complexe : l’axe intestin-cerveau. Comment le stress influence-t-il le fonctionnement intestinal ? Quels sont les mécanismes en jeu ? Comment atténuer ces effets ? Découvrez les réponses apportées par les études scientifiques.

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L’axe intestin-cerveau : un lien direct entre stress et digestion

On qualifie souvent le système digestif de « deuxième cerveau ». Il contient en effet plus de 200 millions de neurones regroupés au sein du système nerveux entérique, qui régule les fonctions intestinales indépendamment du cerveau central. Cependant, ce réseau nerveux interagit constamment avec le système nerveux central via un canal de communication appelé axe intestin-cerveau.

Le stress agit sur l’intestin par trois principales voies de communication :

  • Le nerf vague joue un rôle clé dans la régulation de la digestion. En période de stress, son activité est réduite, ce qui limite ses effets sur l’intestin et peut favoriser les douleurs digestives.
  • Le système endocrinien est activé en situation de stress, entraînant une libération accrue de cortisol. Cette hormone augmente la perméabilité intestinale et favorise l’inflammation.
  • Le microbiote intestinal est aussi perturbé en cas de stress prolongé. Cela impacte la production de neuromédiateurs (comme la sérotonine), qui influencent l’humeur et le fonctionnement digestif.

Cette interaction bidirectionnelle crée un cercle vicieux, où le stress aggrave les symptômes digestifs, et où ces troubles eux-mêmes génèrent du stress et de l’anxiété.

Le syndrome de l’intestin irritable et le rôle du stress

Le syndrome de l’intestin irritable (SII) est un trouble digestif chronique touchant environ 5 à 10 % de la population. Il se manifeste par :

  • Des douleurs abdominales récurrentes, souvent soulagées après l’évacuation des selles.
  • Des ballonnements et un inconfort digestif.
  • Des troubles du transit, alternant entre diarrhée et constipation.

Si le SII a des origines multifactorielles (génétique, alimentation, microbiote), le stress est un élément déclencheur et aggravant. Chez les personnes atteintes de SII, son impact est amplifié :

  • Une hypersensibilité viscérale : les neurones entériques réagissent de manière excessive aux signaux du système nerveux, augmentant la perception de la douleur intestinale.
  • Des contractions intestinales irrégulières : le stress peut accélérer ou ralentir le transit digestif, entraînant des épisodes de diarrhée ou de constipation.
  • Une inflammation de bas grade : l’activation chronique du système immunitaire et l’augmentation de la perméabilité intestinale fragilisent la muqueuse digestive, favorisant une irritation persistante.
  • Un déséquilibre du microbiote : la diminution de certaines bactéries bénéfiques peut exacerber les troubles digestifs.

Réduire l’impact du stress sur le système digestif est essentiel pour atténuer les symptômes du SII. Plusieurs approches permettent ainsi de mieux réguler l’axe intestin-cerveau et d’améliorer le confort digestif.

Atténuer les effets du stress sur le système digestif

La prise en charge des troubles digestifs liés au stress repose sur plusieurs approches complémentaires, visant à réguler l’axe intestin-cerveau et à limiter l’hypersensibilité digestive.

Adapter son hygiène de vie

  • Réduire le stress par des techniques de relaxation (méditation, respiration diaphragmatique, yoga).
  • Maintenir un rythme de sommeil régulier, le manque de sommeil augmentant la sensibilité au stress et aux douleurs abdominales.
  • Pratiquer une activité physique, l’exercice régulier aide à réguler le transit et améliore la gestion du stress.

Optimiser son alimentation

  • Adopter une alimentation équilibrée, en limitant les aliments fermentescibles qui peuvent aggraver les ballonnements.
  • Favoriser des probiotiques et prébiotiques, qui aident à restaurer l’équilibre du microbiote intestinal.
  • Éviter les excitants, comme le café ou l’alcool, qui peuvent perturber la digestion.

Explorer des approches thérapeutiques

  • La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) a montré des bénéfices sur la gestion du stress et l’amélioration des symptômes digestifs.
  • L’hypnothérapie est reconnue pour ses effets sur la douleur abdominale et la régulation du transit.
  • Des traitements médicamenteux ciblés (antispasmodiques, régulateurs du transit) peuvent être envisagés sur avis médical.

Le lien entre stress et troubles intestinaux est aujourd’hui bien établi. L’axe intestin-cerveau explique pourquoi des périodes de stress ou d’anxiété peuvent en effet déclencher ou aggraver des symptômes digestifs, en particulier chez les personnes atteintes du syndrome de l’intestin irritable. Bien que ces troubles soient chroniques, des stratégies existent pour atténuer leur impact, notamment via la gestion du stress, une alimentation adaptée et des approches thérapeutiques complémentaires. Par ailleurs, en cas de symptômes persistants, une consultation médicale est recommandée.

Sources
– Comment le stress psychologique provoque-t-il des troubles digestifs ?. www.inserm.fr. Consulté le 7 février 2025.
– SCI et stress : Y a-t-il un lien ?. cdhf.ca. Consulté le 7 février 2025.
– Syndrome de l’intestin irritable : un diagnostic qui reste clinique. www.vidal.fr. Consulté le 7 février 2025.

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Julie R.
Infirmière pendant 15 ans, dont 10 en pédiatrie, Julie R. est animée par une passion pour la santé, l'écologie et les sciences. Spécialisée en rédaction web SEO, alliant respect de notre charte HIC et approche humaine, elle met son expérience au service d’une meilleure compréhension de la santé pour le plus grand nombre