Progéria : causes, espérance de vie et espoirs de traitement

Par |Publié le : 25 février 2025|Dernière mise à jour : 24 février 2025|4 min de lecture|

La progéria, ou syndrome de Hutchinson-Gilford, est une maladie génétique rarissime qui entraîne un vieillissement prématuré dès la première année de vie. Touchant environ 1 naissance sur 4 à 8 millions, elle est aujourd’hui au cœur de nombreuses recherches. Quelle est l’espérance de vie des enfants atteints ? Quels sont les traitements existants et les avancées scientifiques récentes ? Cet article fait le point sur cette pathologie et les attentes qu’elle suscite.

progeria

Qu’est-ce que la progéria et qui est concerné ?

La progéria est une maladie génétique autosomique dominante, causée par une mutation spontanée du gène LMNA, situé sur le chromosome 1. Cette mutation entraîne la production d’une protéine anormale, la progérine, qui fragilise la structure des cellules et accélère leur vieillissement.

Quels sont les symptômes ?

Les premiers signes apparaissent généralement au cours de la première année de vie. Les enfants atteints présentent :

  • Un retard de croissance marqué avec une taille et un poids inférieurs aux courbes standards.
  • Un visage caractéristique avec front large, grands yeux, nez fin et pointu, menton reculé (micrognathie) et lèvres minces.
  • Une peau fragile et vieillie très fine et translucide, avec des veines apparentes et une perte de graisse sous-cutanée qui accentue l’aspect squelettique.
  • Une perte précoce des cheveux et des poils appelée alopécie généralisée.
  • Des troubles articulaires et osseux, se manifestant par des raideurs, des douleurs et un retard de croissance osseuse.
  • Un risque cardiovasculaire majeur, provoqué par le développement rapide d’une athérosclérose, principale cause de décès.

Contrairement à d’autres maladies génétiques, la progéria n’affecte pas les capacités cognitives. Les enfants atteints conservent une intelligence normale et une grande vivacité d’esprit.

Quelle est l’espérance de vie des patients ?

L’espérance de vie moyenne est de 12 à 13 ans, bien que certains patients aient dépassé les 20 ans. Actuellement, on recense entre 100 et 200 cas dans le monde, dont 2 en France, le troisième enfant atteint étant décédé en 2020.

Quels traitements et essais cliniques pour la progéria ?

À ce jour, aucun traitement curatif n’existe, mais certaines thérapies permettent de ralentir la progression de la maladie et d’améliorer la qualité de vie des enfants.

Les médicaments disponibles

  • Lonafarnib (Zokinvy) : seul traitement officiellement approuvé. Il ralentit l’accumulation de la progérine, améliorant la fonction cardiovasculaire et prolongeant la vie des patients d’environ 1,6 an en moyenne.
  • Statines et bisphosphonates : ils protègent les vaisseaux sanguins et les os, limitant ainsi les complications cardiovasculaires et ostéo-articulaires.
  • Évérolimus : ce médicament pourrait accélérer l’élimination de la progérine et réduire son impact toxique sur les cellules.

Les essais cliniques en cours

  • Progerinin : testé actuellement aux États-Unis, ce médicament pourrait être plus efficace en association avec le lonafarnib.
  • Thérapie par ARN : une approche innovante visant à bloquer la production de la progérine au niveau des cellules. Un essai récent a testé une administration sous-cutanée, rendant le traitement plus simple et accessible.
  • Thérapie génique et édition du génome (CRISPR-Cas9) : encore en phase expérimentale, cette approche vise à corriger la mutation génétique dès la naissance, empêchant ainsi l’apparition des symptômes.

Ces avancées représentent un espoir réel pour prolonger l’espérance de vie des enfants atteints et améliorer leur quotidien. Toutefois, certaines méthodes comme CRISPR-Cas9 posent encore des défis éthiques et de sécurité, et nécessitent des années de recherche avant une éventuelle application clinique.

Quels bénéfices la recherche sur la progéria apporte-t-elle à d’autres maladies ?

Bien que la progéria soit une maladie extrêmement rare, son étude pourrait bénéficier à l’ensemble de la population. En effet, la progérine, responsable du vieillissement accéléré chez ces enfants, est également impliquée dans le vieillissement naturel et les pathologies cardiovasculaires.

Les recherches sur cette maladie ouvrent la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques pour :

  • Les maladies cardiaques liées à l’athérosclérose, en identifiant des traitements capables de ralentir la dégénérescence vasculaire.
  • Le vieillissement cellulaire, en explorant des techniques pour réduire l’accumulation de protéines toxiques dans les cellules.
  • Les laminopathies, un groupe de maladies génétiques touchant les muscles et le cœur, également causées par des mutations du gène LMNA.

Les récentes avancées en thérapie génique et biologie cellulaire offrent des perspectives encourageantes, non seulement pour la progéria, mais aussi pour d’autres pathologies liées au vieillissement et aux troubles cardiovasculaires.

Sources
– Progéria (syndrome de Hutchinson-Gilford). www.inserm.fr. Consulté le 17 février 2025.
– Tout savoir sur la progéria. www.frm.org. Consulté le 17 février 2025.

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Julie R.
Infirmière pendant 15 ans, dont 10 en pédiatrie, Julie R. est animée par une passion pour la santé, l'écologie et les sciences. Spécialisée en rédaction web SEO, alliant respect de notre charte HIC et approche humaine, elle met son expérience au service d’une meilleure compréhension de la santé pour le plus grand nombre