Les aliments bons pour les poumons
A l’instar de tous les organes du corps, les poumons vieillissent et leurs fonctions s’altèrent avec l’âge. Ce phénomène purement physiologique est accentué chez les fumeurs et anciens fumeurs. Mais l’arrêt du tabac suffit-il à préserver les poumons d’un vieillissement accéléré ? D’autres comportements sont-ils susceptibles de ralentir l’altération des fonctions pulmonaires ? Selon une récente étude, certains aliments seraient à privilégier pour conserver notre capital pulmonaire le plus longtemps possible.
Poumons et vieillissement
Comme le reste de l’organisme, les poumons vieillissent. Les altérations pulmonaires liées à l’âge sont les suivantes :
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- Une diminution du débit expiratoire de pointe (vitesse maximale du souffle) et de l’échange gazeux (échange d’oxygène et de dioxyde de carbone à chaque cycle respiratoire) ;
- Une baisse de la fonction pulmonaire marquée par une diminution de la capacité vitale forcée (quantité maximale d’air expirée après une inspiration maximale) ;
- Un affaiblissement des muscles respiratoires ;
- Un déclin des mécanismes de défense des poumons.
Chez les personnes en bonne santé, le vieillissement des poumons passe presque inaperçu, même s’il peut limiter la pratique d’activités physiques intenses. En revanche, il peut accentuer les conséquences de certaines pathologies cardiaques ou pulmonaires. L’altération de la fonction pulmonaire avec l’âge se cumule en particulier avec les effets délétères du tabac.
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Des pommes et des tomates !
Manger certains aliments pour préserver ses poumons n’est pas une réaction innée pour la plupart des personnes. Pourtant, une récente étude européenne semble montrer un impact significatif de l’alimentation sur les fonctions pulmonaires.
Des chercheurs ont ainsi étudié en 2002 l’alimentation et l’état des poumons de 680 adultes (âge moyen : 43,8 ans), vivant en Allemagne, au Royaume-Uni ou en Norvège. En 2012, ces participants ont été soumis à une série de tests respiratoires. L’alimentation des participants a été évaluée lors de leur inclusion dans l’étude, par un questionnaire alimentaire axé notamment sur la consommation d’aliments antioxydants (substances réputées pour limiter le vieillissement).
Les résultats de l’étude indiquent que les participants consommaient en moyenne 400 g de fruits et légumes par jour. L’augmentation de la consommation de fruits (plus de trois portions de fruits par jour) était associée à une réduction du déclin de la fonction pulmonaire (débit expiratoire de pointe et capacité vitale forcée).
La capacité vitale forcée déclinait plus lentement, lorsque les consommations de certains aliments augmentaient :
- Les pommes
- Les bananes
- Les tomates
- Les tisanes
- La vitamine C
Pour le débit expiratoire de pointe, son déclin était limité chez les personnes qui consommaient plus de pommes et de tomates (plus de 2 tomates par jour).
Ces effets positifs de la consommation de fruits n’ont été observés que lorsque ces aliments antioxydants étaient consommés frais. De tels effets n’étaient plus constatés, si les aliments étaient cuits, sous formes de sauces, ou incorporés dans divers plats.
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Les ex-fumeurs en première ligne !
Une consommation élevée de fruits (dont les tomates) pourrait ainsi ralentir le déclin de la fonction pulmonaire chez les adultes en milieu de vie. Dans l’étude, ces effets bénéfiques des fruits sont majorés chez les anciens fumeurs. Les auteurs de l’étude suggèrent que les antioxydants contenus dans les fruits frais pourraient contribuer à réparer les dommages provoqués par une exposition antérieure au tabac.
Une alimentation riche en fruits pourrait ainsi ralentir le processus naturel de vieillissement des poumons, en particulier chez les personnes ayant des antécédents de tabagisme. Les auteurs de l’étude concluent à l’intérêt de focaliser les messages de santé publique, non seulement sur la nécessité d’arrêter de fumer, mais aussi sur l’importance d’une alimentation saine, riche en aliments antioxydants comme les légumes et les fruits.
La fonction pulmonaire constitue un facteur prédictif de mortalité, aussi bien chez les personnes atteintes de maladies pulmonaires que dans la population générale. L’alimentation pourrait devenir un moyen complémentaire de lutte contre la hausse mondiale des diagnostics de maladies pulmonaires liées au tabac, telles que la BPCO. Un argument de plus pour ne pas oublier fruits et légumes frais au menu !
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Estelle B. / Docteur en Pharmacie
– Dietary antioxidants and ten-year lung function decline in adults from the ECRHS survey. Garcia-Larsen V. and al. 2017. Eur Respir J 50: 1602286. doi: 10.1183/13993003.02286-2016.
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