Chaleurs et canicules en 2024 : quelles répercussions sur la santé des Français ?

Avec des chaleurs estivales moyennes au-dessus de 0,7°C des normales, les autorités de santé publique ont relevé 3711 décès provoqués par les températures élevées entre le mois de juin et le mois de septembre. Tour d’horizon des principales informations à connaître.

Les conditions climatiques pendant l’été 2024

Selon Santé publique France : « L’été 2024 a été plus chaud de 0,7°C par rapport à la normale 1991-2020 ce qui en fait le huitième été le plus chaud depuis 1900 en France, d’après Météo France ».

En effet, l’été 2024 se classe notamment derrière les étés 2023 (anomalies de +2,7°C) et 2022 (anomalies de +2,3°C).

Notons qu’à l’échelle mondiale, l’été 2024 est le plus chaud jamais enregistré, des données relevées par le service européen Copernicus.

Comparativement aux normales saisonnières, l’été 2024 en France se caractérise par :

• Un mois de juin conforme ;
• Un mois de juillet plus chaud de 0.6°C ;
• Un mois d’août plus chaud de 1.5°C ;
• Un mois de septembre plus frais avec des températures en dessous de 0.3°C ;
• Trois épisodes de canicules centrés sur le quart sud-est entre le 28 juillet et le 14 août.

 Des contrastes régionaux ont été observés, le pourtour méditerranéen étant particulièrement impacté, même la nuit avec la survenue de nuits tropicales caractérisées par des températures ne descendant pas en dessous des 20°C.  Le sud-est de la France et la Corse ont connu des températures supérieures à la normale alors que la façade ouest est restée proche des normales. Les régions PACA et Auvergne-Rhône-Alpes ont enregistré un été environ 1,2 °C à 1,5 °C plus chaud que la période de référence 1991-2020.

Les impacts de la chaleur sur la santé

Entre le 1er juin et le 15 septembre 2024, plus de 15 500 passages aux urgences et près de 2 500 consultations SOS Médecins pour l’indicateur iCanicule ont été enregistrés en France hexagonale. Un peu plus de la moitié des passages aux urgences pour iCanicule concernaient les personnes de 75 ans et plus.

Les motifs de consultations étaient, dans la plupart des cas, des hyperthermies, des hyponatrémies (déficit de sodium dans le sang) et des déshydratations.

Pendant cette période, 10 500 hospitalisations après le passage aux urgences ont été enregistrées, 59% des personnes concernées avaient plus de 75 ans.

Entre le mois de juin et le 15 septembre, plus de 3 700 décès toutes causes sont attribuables à une exposition à la chaleur, soit plus de 2 % des décès observés. Près des trois quarts de ces décès attribuables à la chaleur concernaient les personnes âgées de 75 ans et plus.

Cependant, l’exposition à la chaleur sur le territoire est hétérogène : la part de la mortalité attribuable à la chaleur sur l’ensemble de l’été 2024 varie de 1,1 % (Finistère et Morbihan) à 6,2 % (Haute-Corse).

Pendant les canicules, ce sont 684 décès qui sont attribuables à la chaleur.

Santé publique France a aussi relevé 7 cas d’accidents du travail mortels en lien possible avec la chaleur. Ils impliquaient uniquement des hommes, âgés de 39 à 71 ans et six accidents de sont survenus dans le cadre d’une activité professionnelle de BTP ou d’agriculture.

Quelques recommandations de Santé publique France

Des campagnes de sensibilisation ont été menées pour informer la population des risques liés à la chaleur et des mesures de protection à adopter. En parallèle, le gouvernement a déployé un site internet dédié « vivre-avec-la-chaleur.fr » pour fournir des informations et des conseils lorsque les températures augmentent, et pas uniquement en période de canicule.

Les principaux gestes à adopter consistent notamment à boire de l’eau sans attendre d’avoir soif, à rester dans un lieu rafraichi et à privilégier les activités douces. Les symptômes d’une hyperthermie ou d’une déshydratation sont également évoqués (crampes, fatigue inhabituelle, maux de tête, étourdissements et vertiges, fièvre supérieure à 38 °C, nausées, propos incohérents).

En conclusion, l’été 2024 a été marqué par des températures élevées avec des impacts sanitaires notables, bien que moins sévères que les années précédentes. Les autorités sanitaires rappellent que la vigilance pour soi et son entourage et la mise en place de mesures d’adaptation restent indispensables pour faire face aux épisodes de chaleur futurs.