Compléments alimentaires : comment s’y retrouver ?

Par |Publié le : 14 février 2025|Dernière mise à jour : 14 février 2025|5 min de lecture|

Depuis la crise sanitaire du Covid-19, les compléments alimentaires ont connu une véritable explosion en France avec des ventes en hausse de plus de 50% entre 2019 et 2024. Cependant, le recours à des compléments alimentaires n’est pas anodin et invite à la vigilance. Explications.

complément alimentaire

Compléments alimentaires : une hausse de 56% en 5 ans

Selon une étude publiée par l’association des représentants des laboratoires pharmaceutiques, NèreS, le marché des compléments alimentaires a connu une hausse de 56,4% entre 2019 et 2024. Un phénomène propulsé par la crise sanitaire de 2019 et une volonté de plus en plus prégnante chez les Français de prendre soin de leur santé en général autant sur le plan préventif que curatif.

Le marché en France dans les pharmacies représente 1.498 milliards d’euros et peut être décomposé ainsi :

Chez les plus de 65 ans, le recours à des compléments alimentaires (vitalité, immunité, fonction cognitive) a progressé de 71% entre 2022 et 2024.

Notons aussi entre 2015 et 2024 une part importante de nouveaux compléments alimentaires sont arrivés sur le marché. Ainsi, 19 125 nouveaux compléments alimentaires ont été créé sur cette période.

Les recommandations de l’ANSES

Selon Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), il est important de suivre plusieurs conseils afin de limiter les risques induits par la consommation de compléments alimentaires.

Il est recommandé de :

  •  Demander conseil à un professionnel de santé (médecin généraliste ou spécialiste, pharmacien) ;
  • D’éviter les prises prolongées et de limiter sa cure à quelques semaines ;
  • D’éviter les recours répétés et/ou multiples ;
  • De privilégier les compléments alimentaires vendus dans les circuits de distribution les mieux contrôlés ;
  • D’acheter les compléments alimentaires respectant la réglementation européenne ;
  • De respecter les conditions d’utilisation du complément alimentaire ;
  • De rester vigilant face aux allégations santé exagérées.

Les compléments alimentaires ont nécessité un encadrement réglementaire qui s’est matérialisé en Europe par la directive 2002/46/CE relative aux compléments alimentaires.

Les compléments alimentaires y sont définis comme suit : « denrées alimentaires dont le but est de compléter le régime alimentaire normal et qui constituent une source concentrée de nutriments ou d’autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique seuls ou combinés, commercialisés sous forme de doses, à savoir les formes de présentation telles que les gélules (…) et les autres formes analogues de préparations liquides ou en poudre destinées être prises en unités mesurées de faible quantité ».

Selon l’Anses, la prise d’un complément alimentaire sera justifiée pour couvrir un besoin nutritionnel qui ne pourrait être couvert par les aliments courants.

Ceci implique d’identifier quels sont les besoins non couverts : des besoins non couverts dans le cadre d’un équilibre alimentaire non atteint (éviction des fruits et légumes ou des aliments carnés par exemple) ou d’un déséquilibre nutritionnel consécutif à une situation pathologique (allergies, anorexie ou encore maladies métaboliques…). Dans ces situations, un médecin nutritionniste et un diététicien aideront à faire le point sur les besoins nutritionnels non couverts et les modalités de recours à un complément alimentaire.

Mais dans la majeure partie des situations, la prise d’un complément alimentaire se réalise hors de ces cas de figure et il s’agit davantage d’une envie d’être en meilleure santé et d’atteindre certaines performances.

Compléments alimentaires : les points de vigilance

Bien identifier son besoin

Les professionnels de santé rappellent qu’avant toute décision de prise de complément alimentaire, il faut s’interroger globalement sur le trouble physiologique ou psychologique (troubles du sommeil, stress, problèmes digestifs, manque d’énergie) que l’on veut « rétablir » avec des compléments alimentaires et sur ses habitudes de vie en général.

Une fatigue chronique par exemple doit faire l’objet d’une visite médicale et le recours immédiat au complément alimentaire n’est pas forcément la bonne solution. Avec le médecin, vous identifierez les causes de cette fatigue chronique qui peuvent être nombreuses et liées à des habitudes de vie (surinvestissement au travail, surmenage, déséquilibre alimentaire, manque de sommeil) ou une pathologie sous-jacente.

Privilégier des compléments alimentaires de qualité

Les compléments alimentaires sont très encadrés en Europe du point de vue de leurs contenus, de leurs étiquetages et de leurs allégations sanitaires.

La législation européenne de référence dans le domaine des compléments alimentaires est la directive 2002/46/CE (transposée en droit français par le décret n°2006-352), qui établit des listes harmonisées des vitamines et des substances minérales utilisées dans la fabrication de compléments alimentaires ainsi que les exigences en matière d’étiquetage de ces produits.

Aussi, seules les allégations validées par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) sont autorisées. Les allégations autorisées sont consignées dans le règlement européen n°1924/2006 amendé par la Regulation (EU) No 1047/2012.

Pour information, RappelConso est la plateforme officielle où sont publiées toutes les alertes de rappel et les retraits de produits de consommation dont les complémenta alimentaires.

Sources
– Baromètre 2024 : le premier recours, miroir des nouveaux besoins de santé des Français. neres.fr. Consulté le 5 février 2025.
– Les compléments alimentaires sont-ils utiles pour notre santé ?. www.anses.fr. Consulté le 5 février 2025.
– Les allégations de santé sur les sites internet de compléments alimentaires. www.economie.gouv.fr. Consulté le 5 février 2025.

Rédigé par Julie P.

Sources

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Julie P.
Journaliste scientifique
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