Contraception et syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) : Quelles sont les options ?
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une pathologie fréquente qui touche environ 10 % des femmes en âge de procréer. Si le SOPK est souvent associé à des troubles de la fertilité, il est essentiel de rappeler qu’une grossesse peut tout à fait survenir. Quel contraceptif choisir lorsqu’on est atteinte du SOPK ? Quels sont les effets des contraceptions hormonales sur les symptômes du SOPK ? Et comment minimiser les risques liés à cette pathologie tout en bénéficiant d’une protection efficace ?

L’importance de la contraception dans le SOPK
Bien que le SOPK puisse être une cause de troubles de l’ovulation, il n’empêche pas une grossesse. Ainsi, une contraception adaptée est indispensable pour éviter une grossesse non désirée. Cependant, le choix d’une méthode contraceptive doit prendre en compte les spécificités du SOPK, notamment les troubles du cycle menstruel, l’hyperandrogénie (acné, hirsutisme, chute de cheveux) et les risques métaboliques et cardiovasculaires accrus.
Les contraceptions les plus couramment proposées sont :
- Les contraceptions hormonales combinées (œstroprogestatives), qui permettent de régulariser le cycle et d’améliorer certains symptômes du SOPK.
- Les contraceptions progestatives seules, qui peuvent être une alternative en cas de contre-indication aux œstrogènes.
- Les contraceptions non hormonales, adaptées aux femmes ne souhaitant pas de traitement hormonal.
Contraception hormonale et contrôle des symptômes du SOPK
Régulation du cycle menstruel
Les pilules œstroprogestatives sont les plus efficaces pour restaurer un cycle régulier. Elles bloquent l’ovulation et permettent de limiter l’accumulation de l’endomètre, réduisant ainsi le risque de cancer de l’utérus.
Les contraceptions progestatives seules (pilule, implant, injection) peuvent entraîner des saignements irréguliers ou une aménorrhée prolongée. Elles restent cependant une alternative en cas de contre-indication aux œstrogènes.
Impact sur l’hyperandrogénie
L’hyperandrogénie, caractérisée par une surproduction d’hormones masculines, est responsable d’effets indésirables, tels que l’acné, l’hirsutisme et l’alopécie. Les contraceptifs combinés contenant des progestatifs antiandrogéniques (comme la drospirénone ou l’acétate de cyprotérone) sont particulièrement intéressants pour améliorer ces symptômes.
À l’inverse, certaines pilules utilisant des progestatifs androgéniques (lévonorgestrel, norgestrel) peuvent aggraver l’hyperandrogénie et sont donc à éviter chez les patientes atteintes de SOPK.
Effets métaboliques et cardiovasculaires
Le SOPK est souvent associé à une résistance à l’insuline, augmentant le risque de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires. Certaines pilules contenant de l’éthinylestradiol stimulent la production d’une protéine hépatique, la SHBG (Sex Hormone Binding Globulin). Celle-ci réduit la testostérone active dans l’organisme, améliorant ainsi l’acné et l’excès de pilosité.
Cependant, ces pilules peuvent aussi aggraver la résistance à l’insuline et accroître le risque de thrombose. Les contraceptions à base d’estradiol naturel ou d’estétrol offrent une alternative intéressante, car elles ont un impact moindre sur le métabolisme glucidique et lipidique.
Les contracephttps://www.sante-sur-le-net.com/sante-femme/gynecologie/contraception/tions progestatives seules ont un effet plus neutre, mais peuvent entraîner une prise de poids et un dérèglement du cycle menstruel.
Quelles alternatives en cas de contre-indication aux contraceptions hormonales ?
Pour les femmes atteintes de SOPK qui ne peuvent ou ne souhaitent pas utiliser de contraception hormonale, plusieurs autres options existent. Bien qu’elles n’aient pas d’effet sur la régulation du cycle ou l’hyperandrogénie, elles permettent d’éviter une grossesse de manière efficace si elles sont bien employées.
Le dispositif intra-utérin (DIU) au cuivre
Le DIU au cuivre est une méthode non hormonale avec une efficacité de plus de 99 %. Il empêche la fécondation et la nidation grâce à une réaction inflammatoire locale dans l’utérus.
Avantages :
- Pas d’impact sur les hormones ni sur le métabolisme.
- Convient aux femmes présentant un risque thromboembolique.
- Durée d’efficacité de 5 à 10 ans.
Inconvénients :
- Leur efficacité dépend d’une utilisation rigoureuse à chaque rapport.
La ligature des trompes ou la vasectomie
Pour les femmes atteintes de SOPK qui ne souhaitent plus avoir d’enfant, la ligature des trompes représente une option contraceptive définitive. Cette opération chirurgicale consiste à imperméabiliser les trompes de Fallope, empêchant ainsi la fécondation.
Avantages :
- Méthode hautement efficace (> 99 %).
- Aucune influence sur les hormones ou le métabolisme.
- Convient aux femmes recherchant une contraception définitive.
Inconvénients :
- Intervention chirurgicale irréversible nécessitant une réflexion approfondie.
- Risque faible, mais existant de grossesse extra-utérine en cas d’échec.
- Nécessite une hospitalisation ambulatoire et un délai de récupération.
La vasectomie chez le partenaire masculin peut être une alternative moins invasive partiellement réversible. Cette procédure consiste à sectionner les canaux déférents, empêche les spermatozoïdes d’être libérés dans l’éjaculat.
Certaines méthodes, telles que la symptothermie ou le retrait, sont peu fiables et inadaptées au SOPK, l’irrégularité des cycles rend difficile la prédiction des périodes fertiles. De même, les spermicides ont une efficacité bien inférieure aux options citées ci-dessus et ne sont pas recommandés comme moyen de contraception principal.
Les aliments à privilégier :
– Riche en fibres, en protéines et en bonnes graisses pour limiter la résistance à l’insuline.
– Micronutriments essentiels : zinc, magnésium et vitamine D pour l’équilibre hormonal.
– Favoriser un indice glycémique bas pour éviter les pics d’insuline.
Associer une contraception adaptée à une alimentation saine et un mode de vie actif permet d’améliorer la santé et le bien-être général.
Le choix de la contraception en cas de SOPK doit être personnalisé en fonction des symptômes, du mode de vie et des contre-indications. Les contraceptions hormonales sont souvent recommandées pour réguler le cycle et limiter l’hyperandrogénie, mais leur impact métabolique doit être surveillé. Les contraceptions non hormonales restent une option intéressante pour celles qui veulent éviter les hormones. Un suivi médical régulier est indispensable pour adapter la contraception aux besoins spécifiques de chaque femme atteinte de SOPK.
– Contraceptions du SOPK. www.gynecologie-pratique.com. Consulté le 11 mars 2025.
– Le traitement du syndrome des ovaires polykystiques . www.ameli.fr. Consulté le 11 mars 2025.
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