Prise en charge de la dermatite atopique : dernières recommandations

Par |Publié le : 28 avril 2025|Dernière mise à jour : 28 avril 2025|4 min de lecture|

La dermatite atopique touche 4 à 5 % de la population adulte en France. Cette maladie inflammatoire chronique de la peau, marquée par des poussées récurrentes, impacte la qualité de vie des patients. Avec l’arrivée de nouveaux traitements et l’actualisation des recommandations par la Société française de dermatologie, la prise en charge de la dermatite atopique évolue. Tour d’horizon des dernières avancées.

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Comprendre la dermatite atopique

La dermatite atopique, aussi appelée eczéma atopique, est une pathologie non contagieuse, qui se manifeste par des lésions inflammatoires de la peau, entrecoupées de phases d’accalmie. Elle débute souvent dès la petite enfance et peut persister à l’âge adulte.

Elle résulte d’une combinaison de facteurs :

  • Une prédisposition génétique (terrain atopique),
  • Une altération de la barrière cutanée (manque de lipides, anomalies de la filaggrine),
  • Une hypersensibilité du système immunitaire à des allergènes environnementaux (acariens, poils d’animaux, pollens…).

Les symptômes varient selon l’âge :

  • Chez le nourrisson : lésions rouges suintantes sur les joues, le front, les bras et les jambes.
  • Chez l’enfant : atteinte des plis (coudes, genoux), peau épaissie et très sèche.
  • Chez l’adulte : formes persistantes souvent localisées sur les mains, le visage, les plis ou généralisées.

Le stress, les produits irritants, la chaleur ou certaines infections peuvent déclencher ou aggraver les poussées.

Traitement de la dermatite atopique : nouvelles recommandations

La prise en charge de la dermatite atopique dépend de la sévérité de la maladie et repose sur plusieurs stratégies thérapeutiques par voie locale ou générale.

Pour les formes légères à modérées

Les dermocorticoïdes restent le traitement de référence en phase de poussée, à raison d’une application par jour sur les zones atteintes. Utilisés correctement, ils sont efficaces et sûrs.

Les inhibiteurs topiques de la calcineurine, comme le tacrolimus, sont recommandés en relais ou sur des zones sensibles (paupières, région ano-génitale).

En cas de poussées fréquentes, un traitement proactif (deux applications par semaine sur les zones à risque) réduit les récidives.

Pour les formes sévères

Les formes sévères de dermatite atopique bénéficient d’un arsenal thérapeutique enrichi. Si les traitements locaux ne suffisent plus ou si la consommation de dermocorticoïdes devient excessive (plus de 4 tubes de 30 g/mois chez l’adulte), un traitement par voie générale est envisagé.

  • La ciclosporine, immunosuppresseur à efficacité rapide, reste le traitement de première ligne pour une durée maximale d’un an.
  • En cas d’échec, six autres traitements sont disponibles :
    • Biothérapies injectables : dupilumab, tralokinumab, lebrikizumab
    • Inhibiteurs de Janus kinase (JAKi) par voie orale : abrocitinib, baricitinib, upadacitinib

Le choix dépend du profil du patient (âge, comorbidités, projet de grossesse). Chez les personnes âgées ou les femmes enceintes, la photothérapie ou la ciclosporine sont à privilégier.

Soins quotidiens et accompagnement des patients

Au-delà des traitements, une routine de soins adaptée est essentielle pour prévenir les poussées :

  • Douches courtes à l’eau tiède (moins de 10 minutes),
  • Utilisation de produits nettoyants doux ou sans savon,
  • Application quotidienne d’un émollient pour restaurer la barrière cutanée,
  • Éviction des facteurs irritants (laine, parfums, chaleur excessive, transpiration prolongée).

L’accompagnement du patient prend aussi en compte le retentissement psychologique de la maladie : démangeaisons, troubles du sommeil, gêne esthétique… Les ateliers d’éducation thérapeutique permettent de mieux comprendre la maladie, d’apprendre à gérer les traitements et d’améliorer l’adhésion aux soins.

Enfin, les recommandations insistent sur l’importance de lutter contre la corticophobie : bien utilisés, les dermocorticoïdes présentent très peu d’effets secondaires. La SFD met à disposition des professionnels et des patients des outils pratiques : fiches d’information, score de sévérité, algorithme de décision, etc.

La prise en charge de la dermatite atopique progresse grâce à de nouveaux traitements systémiques et à une meilleure reconnaissance de l’impact de la maladie sur le quotidien. Associer un traitement adapté, une routine de soins appropriée et un accompagnement personnalisé permet d’améliorer significativement la qualité de vie des patients, quel que soit le degré de sévérité de la maladie.

Sources
– Eczéma atopique . www.ameli.fr. Consulté le 21 avril 2025.

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Julie R.
Infirmière pendant 15 ans, dont 10 en pédiatrie, Julie R. est animée par une passion pour la santé, l'écologie et les sciences. Spécialisée en rédaction web SEO, alliant respect de notre charte HIC et approche humaine, elle met son expérience au service d’une meilleure compréhension de la santé pour le plus grand nombre