Des jus de fruits pas si « healthy »
Pur jus, 100% fruits, à base de concentré, frais ou pasteurisé…il est souvent difficile de se repérer dans les rayons jus de fruits des supermarchés et épiceries. Souvent assimilés à des boissons bénéfiques pour la santé, les jus de fruits contiennent en réalité trop de sucres et peu de fibres. Eclairage.

Se repérer dans les jus de fruits
Ce qu’il faut savoir, c’est que les 100% pur jus ou « purs jus » sont obtenus par simple pression des fruits tandis que le jus à « base de concentré » est un jus reconstitué. Il est élaboré à partir d’un concentré de jus préalablement déshydraté et congelé sur lequel est rajoutée ensuite de l’eau. Dans les « purs jus » et jus « à base de concentré, il est interdit en France d’ajouter du sucre.
Les nectars, quant à eux, sont un mélange de jus ou de purées de fruits, d’eau, d’épaississants et éventuellement de sucre. Ils concernent la plupart du temps des fruits peu riche en eau comme la banane ou l’abricot.
On identifie aussi deux types de mode de stabilisation ou conservation : la flash-pasteurisation (10 à 15 secondes à plus de 100 °C) pour les jus de fruits stockés en réfrigérateur, et la pasteurisation complète (durée et température variable selon le type de fruits) permettant une conservation de plusieurs mois, avant ouverture, à température ambiante.
UFC que choisir souligne dans l’un de ses articles : « Notre dernier test de jus d’orange ne montre pas de différence de goût ni de richesse nutritionnelle entre jus au rayon ambiant et jus du rayon frais. De plus, certains des jus présents au rayon frais ont en réalité été eux aussi pasteurisés, et pourraient donc tout aussi bien être conservés hors du frigo ! Il semble donc que le choix entre rayon frais et ambiant tienne parfois avant tout, pour les producteurs, du marketing ».
Enfin, il est recommandé d’opter si possible pour les jus de fruits labellisés « bio » ou « sans résidus de pesticides ». Préférez aussi les produits avec la mention « teneur garantie en vitamines ».
Des jus trop riches en sucre
Le taux de sucre libre dans les jus de fruits (pomme, orange, raisin, pêche, etc..) est pointé du doigt par les associations de consommateurs et les autorités de santé publique. En effet, une consommation excessive de sucre de type fructose augmente le risque de survenue de diabète de type 2 (augmentation de la résistance à l’insuline). Ce sucre augmente également le risque de caries dentaires et de maladies cardio-artérielles (le fructose en excès se transforme en lipides dans l’organisme). De plus, certains cancers pourraient être favorisés par une consommation excessive.
On estime qu’un verre de jus d’orange (200 ml) contient environ 20 à 22 grammes de sucre (fructose libre) en moyenne, soit presque 4 à 5 cuillères à café. C’est autant que la même quantité de boisson gazeuse de type cola.
Selon les recommandations de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), l’apport quotidien en sucre libre pour un adulte ne doit pas dépasser 50 grammes, en recommandant une consommation de 25 grammes par jour. La limitation d’apport en sucres libres de l’OMS doit représenter idéalement moins de 5% de l’apport énergétique total.
Cette recommandation vient en écho à une étude américaine publiée en 2019. Les résultats montrent que les gens qui tirent plus de 10 % de leurs calories totales des boissons sucrées (y compris jus de fruits) ont un risque de mortalité cardiovasculaire de 44 % supérieur à ceux pour qui les jus de fruits et boissons sucrées comptent pour moins de 5 % de l’apport énergétique total.
L’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire) préconise de ne pas consommer plus d’un verre de boisson sucrée par jour : 180 ml pour les enfants de moins de 6 ans et 230 ml pour les enfants plus âgés, les adolescents et les adultes
Une autre étude, réalisée en Suède, entre 2009 et 2019, avait mis en évidence que la consommation d’une boisson sucrée (à raison de 8 verres par semaine) augmente le risque d’accident vasculaire cérébral ischémique de 19% et le risque d’anévrisme de l’aorte abdominale de 31%.
Une bonne conservation de la vitamine C
La vitamine C est sensible à l’oxydation, à la chaleur et à la lumière.
Une fois ouverts, les packs et les bouteilles de jus de fruit doivent être conservés au frais et consommés rapidement. Mais, est-ce que la vitamine C reste en quantité stable lors de la durée de vie d’un pack ou d’une bouteille de jus de fruits ?
Lors de tests réalisés en juillet 2007 sur différents types de jus d’orange (conservés à température ambiante avant ouverture, réfrigérés ou confectionnés à partir d’oranges fraiches et conditionnés en bouteilles en verre), les équipes d’UFC Que Choisir ont testé l’évolution, sur 4 jours, des teneurs en vitamine C.
Résultats ? Les concentrations en vitamine C dans les trois types de jus d’orange restent constantes. D’autres études sont cependant nécessaires pour mesurer l’impact sur la vitamine C des ouvertures fréquentes des contenants et la sortie répétée des bouteilles et packs à température ambiante.
Pourquoi privilégier plutôt le fruit entier ?
Plusieurs arguments santé viennent soutenir que manger un fruit est bien mieux que de boire son jus.
Voici les bénéfices santé liés à la consommation d’un fruit entier :
- Mâcher permet d’améliorer le fonctionnement du système digestif et augmenter la sensation de satiété ;
- Les sucres du fruit ne vont pas provoquer un « pic de glycémie » car les fibres y sont associées ;
- Consommation de fibres (pelure, pulpe) contribuant au bon fonctionnement du transit et à une meilleure régulation du cholestérol ;
- Apports d’antioxydants tels que les polyphénols et les caroténoïdes via les fibres ;
- Réduction de la consommation de sucre (un verre de jus d’orange, par exemple, contient de 2 à 3 oranges entières ou un jus de pomme contiendra l’équivalent de 3 pommes.
– Bien différencier les jus de fruits. www.quechoisir.org. Consulté le 17 février 2025.
– Association of Sugary Beverage Consumption With Mortality Risk in US Adults. jamanetwork.com. Consulté le 17 février 2025.
– Added sugar intake and its associations with incidence of seven different cardiovascular diseases in 69,705 Swedish men and women. www.frontiersin.org. Consulté le 17 février 2025.
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