2025 : l’évolution de l’obésité chez l’enfant depuis le 20 ème siècle
Depuis le début du 20ᵉ siècle, l’obésité infantile a connu une progression constante, marquée par une accélération notable à partir de la seconde moitié du siècle. Les changements profonds qui ont traversé nos sociétés, telles que l’urbanisation et l’industrie alimentaire, ont contribué à l’émergence d’une véritable « épidémie d’obésité ». Faisons un point sur l’obésité des enfants en 2025.

Constat et prévisions alarmantes sur l’obésité des enfants
En France, les données sont de plus en plus préoccupantes. Selon l’Inserm, la prévalence de l’obésité a doublé depuis 1997, passant de 8,5 % à 17 % de la population française. Aujourd’hui, près de 5 % des enfants sont considérés en situation d’obésité et ces chiffres devraient progresser dans les prochaines années.
D’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la France pourrait atteindre une augmentation de l’obésité comprise entre 25 et 29 % d’ici 2030. Ce bond démontre une recrudescence inévitable malgré les multiples campagnes de sensibilisation. En 2001, le Programme National Nutrition Santé (PNNS) a été lancé pour freiner cette augmentation, en promouvant notamment une alimentation équilibrée et une activité physique régulière. Pourtant, plus de vingt ans après sa mise en œuvre, le constat reste sans équivoque : l’obésité infantile ne cesse de s’accroître.
De façon générale, l’obésité touche toutes les catégories de la population, mais on observe qu’elle se concentre particulièrement dans les milieux défavorisés. Les disparités géographiques offrent un aperçu saisissant de cette réalité. Par exemple, la région des Hauts-de-France enregistre l’un des taux les plus élevés du pays, avec 22 % d’enfants obèses ou en surpoids. À Mayotte, le chiffre atteint même 47 %, révélant les inégalités au niveau national.
Les causes multifactorielles de l’obésité infantile
L’une des raisons pour lesquelles l’obésité infantile est qualifiée d’« épidémie » tient à sa complexité. En effet, plusieurs facteurs s’additionnent :
- Facteurs alimentaires : une hausse de la consommation d’aliments industriels, la disponibilité accrue de plats préparés et de boissons sucrées, ou encore la popularité de la « junk food » ont modifié la qualité nutritionnelle des repas quotidiens. Parallèlement, la précarité économique, amplifiée par l’inflation actuelle, oriente davantage vers des produits souvent moins chers, mais aussi plus riches en sucre et en graisse.
- Facteurs psychologiques : stress, traumatismes infantiles, pression scolaire ou climat familial instable peuvent entraîner un comportement alimentaire déséquilibré chez l’enfant qui aura tendance à se réfugier dans la nourriture pour gérer ses émotions.
- Facteurs socio-environnementaux : l’urbanisation et la sédentarisation ont restreint les espaces et les occasions de pratiquer une activité physique régulière. De plus, la télévision ou les écrans pendant les repas, le manque de temps pour cuisiner des plats variés et la transformation des rythmes de vie (coucher tardif, réveil matinal, exposition aux écrans, etc.) ont un impact négatif sur la santé des enfants.
- Facteurs génétiques : certaines prédispositions familiales jouent un rôle dans la propension à prendre du poids. Néanmoins, il est désormais établi que la génétique ne peut expliquer à elle seule la progression fulgurante de l’obésité infantile. Par conséquent, l’environnement et l’alimentation demeurent déterminants.
Des conséquences de santé déjà perceptibles dès l’enfance
Dès le plus jeune âge, l’obésité peut engendrer des complications de santé. On observe chez les enfants des taux de glycémie et de cholestérol plus élevés, ainsi qu’une pression artérielle souvent supérieure à ceux d’il y a 20 ans auparavant. Ces marqueurs de risques cardiovasculaires, autrefois limités à la population adulte, apparaissent de plus en plus tôt. Par ailleurs, on relève une baisse inquiétante de la capacité physique chez les jeunes, qui se traduit par un manque d’endurance et une prévalence accrue de problèmes articulaires.
L’obésité infantile tend à perdurer à l’âge adulte, car mes études estiment qu’entre 20 et 50 % des enfants obèses avant la puberté le restent une fois adultes. Ce chiffre grimpe à 50-70 % lorsque l’obésité persiste après la puberté. Cette continuité souligne l’importance cruciale du dépistage et de la prise en charge précoce.
Quelles solutions pour limiter la progression de l’obésité chez l’enfant ?
Des consultations régulières chez le pédiatre ou le médecin traitant, associées au suivi de la courbe de croissance (IMC), permettent d’identifier rapidement toute dérive pondérale. Il convient alors de proposer un accompagnement adapté : nutritionnel, sportif, voire psychologique en impliquant la famille entière. L’enfant obèse subit le contexte et le mode de vie global au sein du foyer.
Si l’obésité infantile peut, en partie, être évitée au niveau individuel grâce à l’adoption de modes de vie plus sains par l’alimentation équilibrée, une activité physique régulière, le respect du rythme de sommeil. Il reste indispensable d’agir sur l’environnement global dans lequel évoluent les enfants. Les structures scolaires, les collectivités locales, mais aussi les pouvoirs publics, ont leur rôle à jouer pour créer des conditions favorables à une meilleure hygiène de vie.
En 2025, la situation de l’obésité infantile reflète déjà en partie les prédictions alarmantes pour 2030. Malgré la multiplication des alertes et la mise en place d’initiatives publiques ou associatives, la prévalence de l’obésité chez l’enfant ne régresse pas. Dans certains territoires, elle atteint des pics dramatiques, soulignant l’urgence d’une politique de santé plus ambitieuse et plus individualisée qui englobe tous les membres de la famille.
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