L’impact de la pollution de l’air sur la santé

Par |Publié le : 21 février 2025|Dernière mise à jour : 21 février 2025|4 min de lecture|

Pour la première fois, Santé publique France a mené une enquête estimant l’impact de la pollution atmosphérique sur le développement de huit maladies chroniques impactant majoritairement le système cardio-respiratoire. Revenons sur les chiffres et sur les conclusions de cette étude.

pollution air

Identifier les polluants contenus dans l’air

Chaque jour, nous respirons approximativement 15 000 litres d’air contenant en très grande majorité du diazote (78 %) et de l’oxygène (21 %). Mais cet air comporte aussi des gaz ou des particules polluantes en très faibles proportions. On parle d’une part moyenne de 0,05 %

Les principaux polluants atmosphériques sont les gaz polluants (comme les NOx générés par les véhicules et l’industrie ou le CO2 issu de la combustion des énergies fossiles), les particules fines et ultrafines (on parle de PM 10 et PM 2,5 qui sont issues de la combustion, de l’agriculture et des feux de forêt),

Si les concentrations sont en baisse pour la majorité des polluants en France, il existe cependant :

  •  Des dépassements de normes réglementaires de qualité de l’air dans certaines agglomérations ;
  •  Des épisodes de pollution à l’ozone (O3) ;
  • Des épisodes de pollution aux particules de diamètre inférieur ou égal à 10 µm (PM10 et PM 2,5).
À savoir !En 2023, des dépassements des normes réglementaires ont été observés dans trois agglomérations pour le NO2 (dont Paris et Lyon en dépassement régulier depuis 2018), deux agglomérations pour les PM10 et vingt-deux agglomérations pour l’ozone et une agglomération pour le nickel.

L’impact de la pollution de l’air sur le système respiratoire

 Ce qu’il faut savoir, c’est que l’exposition aux particules ultrafines PM 2,5 est une exposition atmosphérique pour laquelle les preuves scientifiques sont les plus robustes. En pénétrant profondément dans les poumons et le sang, ces particules ultrafines ont un impact sanitaire très élevé. En 2021, une étude avait mis en évidence que chaque année en France, 40 000 décès sont provoqués par une exposition prolongée aux particules fines.

 Le dioxyde d’azote (NO2) est quant à lui également un polluant très néfaste pour la santé et reconnu comme irritant respiratoire et peut conduire à une réduction de la fonction pulmonaire.   

L’impact sur la santé respiratoire des PM 2,5 se traduit chaque année par :

  • 40 000 nouveaux cas d’asthme chez les enfants de 0 à 17 ans, soit 20% de l’ensemble des nouveaux cas annuels pour cette tranche d’âge ;
  • 22 000 nouveaux cas de BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive) chez les 40 ans et plus, soit 11% de l’ensemble des nouveaux cas observés chaque année ;
  • 4100 nouveaux cas de cancer du poumon chez les plus de 35 ans, soit 10% de la totalité des nouveaux cas annuels.

L’impact du dioxyde d’azote (NO2), majoritairement retrouvé dans les grands centres urbains, se traduit chaque année par : 

  • 10 000 nouveaux cas d’asthme chez les 18-39 ans (16% des nouveaux cas totaux) ;
  • 21 000 nouveaux cas d’d’asthme chez l’enfant de 0-17 ans (15% des nouveaux cas) ;
  • 6000 nouveaux cas d’infections aiguës des voies respiratoires inférieures chez l’enfant de 0-17 ans (14% des nouveaux cas) ;

Et sur le système cardiovasculaire et le métabolisme

Au niveau cardiovasculaire, les répercussions annuelles des PM2,5 sont :

Pour le diabète, la pollution atmosphérique aux PM2.5 représente, chaque année, presque 7% de tous les nouveaux cas de diabète de type 2 chez les plus de 45 ans, soit 14 400 nouveaux cas.

Globalement, l’étude couvrant la période 2016-2019 estime que, entre 12 et 20 % des nouveaux cas de maladies respiratoires chez l’enfant et entre 7 et 13 % des nouveaux cas de maladies respiratoires, cardiovasculaires ou métaboliques chez l’adulte sont imputés chaque année à l’exposition à long terme à la pollution de l’air en lien avec les activités humaines.

Le coût économique total est estimé à 16.7 milliards d’euros.

La réduction des PM 2,5 du NO2 à des niveaux équivalents aux valeurs guides récentes de l’OMS permettrait d’éviter une majorité de ces nouveaux cas. Et notamment 75 % des cas de maladies liées à l’exposition aux PM 2,5 et 50 % pour le NO2.

Dans son plan d’action « zéro pollution », la Commission européenne s’engage à réduire, l’incidence de la pollution atmosphérique sur la santé de 55 % des Européens d’ici à 2030.

Sources
– Asthme, accident vasculaire cérébral, diabète… quels impacts de la pollution de l’air ambiant sur la santé ? Et quel impact économique ?. www.santepubliquefrance.fr. Consulté le 11 février 2025.
– Estimation de la morbidité attribuable à l’exposition à long terme à la pollution de l’air ambiant et de ses impacts économiques en France hexagonale, 2016-2019. Volume 1 : Évaluation quantitative d’impact sur la santé (EQIS-PA). www.santepubliquefrance.fr. Consulté le 11 février 2025.
– Le point sur la qualité de l’air extérieur en France en 2023. www.notre-environnement.gouv.fr. Consulté le 11 février 2025.

Cet article vous a-t-il été utile ?

Merci pour votre avis !
Julie P.
Journaliste scientifique
Journaliste scientifique. Spécialiste de l'information médicale. Passionnée par l'actualité scientifique et les nouvelles technologies. Rédige un contenu scientifique fiable avec des sources vérifiées en respect de notre charte HIC.