Lumière bleue : quels effets sur la peau ?

Produite par les lampes LED et les écrans, la lumière bleue est omniprésente dans notre quotidien. Ses effets sur la santé oculaire ont été largement étudiés, mais ses répercussions sur la peau suscitent encore des interrogations. Faisons le point.

Définition de la lumière bleue

Eclairages dans les habitats et espaces de travail, rues et centres commerciaux, tablettes, ordinateurs, smartphones… la technologie LED (Diode électroluminescente) se développe partout et vient remplacer les ampoules à incandescence.

En effet, depuis les années 2000, avec les politiques d’économie d’énergie et le développement technologique, les LED se généralisent dans les éclairages et se multiplient dans les objets à LED dont les écrans à cristaux liquides (LCD).

Tous les objets électroniques et les systèmes d’éclairages fonctionnant avec la technologie LED émettent une lumière bleue. Celle-ci se situe dans les longueurs d’onde basses du spectre lumineux : entre 380 et 500 nm.

Selon la source, le spectre de cette lumière bleue varie généralement de 420 à 490 nm, avec un pic d’émission entre 440 et 460 nm.

Quels effets potentiels sur la peau ?

L’exposition à cette lumière bleue constitue une grande question de santé publique quand on sait que 5,35 milliards de personnes dans le monde utilisent Internet et que chacun d’entre eux passe en moyenne 6h40 minutes sur Internet chaque jour.

Mais, est-ce que l’exposition à la lumière bleue constitue un danger pour la peau ? À ce sujet, la documentation scientifique reste encore très peu fournie.

Les effets sur la peau sont à ce jour encore en cours de vérification et deux pistes font l’objet de travaux de recherche complémentaires.

Ainsi, l’exposition prolongée à la lumière bleue serait responsable du développement d’une hyperpigmentation de la peau (apparition de taches sombres et augmentation de la pigmentation existante) et de la survenue d’une accélération du vieillissement de la peau par dégradation de l’élastine et du collagène. On parle alors du phénomène de photovieillissement.

Deux molécules majeures interviennent dans la réponse cellulaire à la lumière bleue : l’oxyde nitrique (NO) et les espèces réactives de l’oxygène. Cependant, les processus chimiques en œuvre ne sont pas encore totalement élucidés.

Le stress oxydatif provoqué par la lumière bleue agirait sur les précurseurs des mélanocytes (cellule produisant la mélanine) et induirait des altérations de la pigmentation, comme un assombrissement soudain et persistant de la peau. Cependant, il apparait que ce sont majoritairement les personnes à la peau plus foncée qui réagissent et présentent une hyperpigmentation due à l’exposition à la lumière bleue.

Selon les recherches, la création de molécules réactives de l’oxygène par la lumière bleue pourrait jouer un rôle important dans le vieillissement précoce de la peau en induisant une inflammation et une destruction du collagène et de l’élastine de la peau.

Même si la compréhension des effets de la lumière bleue sur la peau a avancé depuis une dizaine d’années, les progrès dans ce domaine sont empêchés par le manque de méthodes normalisées, notamment l’utilisation de différentes sources de lumière bleue et la mesure de ses effets biologiques.

Notons également que certains scientifiques soutiennent que l’exposition à la lumière bleue produite par le soleil, les sources d’éclairage intérieur et divers appareils électroniques au cours des activités quotidiennes normales ne sont pas suffisantes pour produire des effets biologiques significatifs.

Quelques précautions à prendre

Plusieurs stratégies visant à protéger contre les effets négatifs de la lumière bleue sont à l’étude.

Les principales recommandations pour limiter les effets éventuels sur la peau de la lumière LED sont :

• Limiter dès que possible son recours aux écrans (passer un appel via les écouteurs par exemple en gardant le téléphone dans sa poche ou hors de sa vue) ;
• Privilégier les éclairages domestiques, de type « blanc chaud » ;
• Limiter l’exposition, et en particulier des enfants et des adolescents, aux écrans le soir et la nuit ;
• Utiliser des verres traités, les lunettes de protection ou les écrans spécifiques (efficacités variables) ;  
• Miser sur une alimentation riche en antioxydants, notamment en fruits et légumes frais, car ils vont agir contre les radicaux libres.