Ménopause : une vingtaine de recommandations remises à la ministre de la Santé
La ménopause, période charnière pour toutes les femmes, est souvent négligée dans la sphère médicale et invisibilisée dans le monde de l’entreprise. Partant de ce constat, la députée Ensemble pour la République Stéphanie Rist, médecin de formation, a remis à Catherine Vautrin, la ministre de la Santé, un rapport mettant en avant 25 recommandations. Focus sur les propositions retenues par le Gouvernement.
La ménopause : une thématique santé mise de côté
Pour dresser un état des lieux de la prise en charge en France de la ménopause, Stéphanie Rist et son collaborateur parlementaire se sont entretenus avec 2149 femmes en préménopause ou ménopausées.
Cinq grandes thématiques ressortent de ces échanges :
- Un manque d’information sur la ménopause, et une grande solitude face à la ménopause (47% n’ont reçu aucune information de la part d’un professionnel de santé) ;
- Des symptômes parfois très gênants, ayant un fort impact sur la qualité de vie ;
- Le traitement hormonal apparaît encore comme un sujet controversé ;
- Les femmes font davantage confiance aux gynécologues pour les suivre pendant la ménopause ;
- Attentes fortes sur l’information, la formation des professionnels de santé, la prise en compte dans le milieu professionnel et le dialogue entre les femmes elles-mêmes.
« Nous avons appris à travers ces paroles de femmes qu’une personne sur deux considère la ménopause comme anxiogène et difficile à évoquer, qu’une femme sur deux n’ose même pas en parler à son partenaire, et que presque toutes se sentent seules », précise la Dr Rist.
Les propositions faites au Gouvernement
Les 25 propositions synthétisées dans le rapport s’articulent autour de trois axes : « Information, prévention, préparation à la ménopause », « Accompagnement et prise en charge sanitaire » et « Prendre en compte la ménopause au travail ».
Le premier axe de recommandation s’intéresse à dispenser une éducation dès le collège, à transformer la communication vis-à-vis du public et à soutenir la recherche pour mieux comprendre la ménopause. Plusieurs canaux peuvent contribuer au renforcement de l’information sur la ménopause : les réseaux sociaux et les influenceurs ambassadeurs, les sites internet publics et l’élargissement des compétences du Planning familial jusqu’à la ménopause.
Pour améliorer l’accompagnement des femmes ménopausées, le rapport recommande au Gouvernement de renforcer la formation des médecins, d’enrichir la consultation des 45 ans de « Mon bilan prévention » d’items spécifiques et de proposer des consultations dédiées. Le rapport insiste sur l’importance d’un parcours individualisé et pluridisciplinaire grâce à une « coordination accrue entre professionnels médicaux et non médicaux », « aux initiatives locales de centres spécialisés ou de consultations pluridisciplinaires ».
Pour que les entreprises et employeurs publics puissent mieux accompagner les femmes ménopausées, le rapport préconise de chiffrer le coût économique de la ménopause en France et de le diffuser aux employeurs, d’élaborer une visite médicale de mi-carrière pour faire le point sur l’impact de la ménopause au travail, de créer un guide « Ménopause sur le lieu de travail » à destination des managers et salariés. Et aussi d’intégrer la ménopause dans la politique RH et managériale des grandes entreprises et services publics et d’adapter les conditions de travail. Il est recommandé également d’offrir un cadre juridique stable aux collectivités publiques souhaitant mettre en place, à titre exceptionnel, un congé ménopause au sein de leurs services.
. « La ménopause doit être pleinement intégrée à la politique RH et managériale des grandes entreprises et des services publics », estime le rapport.
Les priorités du Gouvernement
A la réception du rapport, le Gouvernement a annoncé des mesures pour mieux informer et mieux accompagner les femmes avant et pendant la ménopause.
Il s’agit alors de mettre en place une consultation dédiée à la ménopause pour chaque femme quand les premiers symptômes apparaissent. Cette consultation, réalisée auprès d’un médecin généraliste, d’un gynécologue ou d’une sage-femme permettra, entre autres, de faire le point sur l’état de santé gynécologique, cardiovasculaire et ostéo-articulaire de la patiente.
Autre point : l’information des femmes sera renforcée, notamment dès le collège. L’accent sera mis aussi sur la recherche médicale. Enfin, au travail, la ménopause figurera dans la visite médicale de mi-carrière à 45 ans.
En parallèle, le Gouvernement a commandé une étude économique par France Stratégie pour mesurer les impacts de la ménopause sur l’activité professionnelle des femmes.
La ménopause est enfin sur le point de devenir un véritable enjeu de santé publique…
– Ménopause : 25 propositions de la députée Stéphanie Rist pour une meilleure prise en charge en France, Le Quotidien du médecin,. www.lequotidiendumedecin.fr. Consulté le 10 avril 2025.
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