Interruption volontaire de grossesse (IVG), avortement, droit à l’avortement
L’avortement ou Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) constitue un recours pour une femme enceinte qui ne souhaite pas poursuivre sa grossesse. En France, l’avortement est un droit pour toutes les femmes, inscrit dans la Constitution française depuis le 8 mars 2024. Deux catégories d’avortements sont pratiqués, les IVG médicamenteuses et les IVG chirurgicales, en fonction de la situation de chaque femme. Le recours à l’IVG est très encadré et doit respecter un cadre réglementaire et un protocole précis.
Qu’est-ce que l’IVG ou avortement ?
L’Interruption Volontaire de Grossesse, le plus souvent noté IVG, encore appelé plus communément l’avortement, correspond à la possibilité pour une femme enceinte d’interrompre sa grossesse. En France, toutes les femmes ont droit à l’IVG, quel que soit leur âge, leur état civil, leur nationalité, leur situation ou le contexte de la grossesse. Seules les femmes peuvent en faire la demande. En revanche, il est impératif de respecter un délai. En effet, la loi française autorise l’IVG uniquement pendant les 14 premières semaines de grossesse (soit 16 semaines après la date des dernières règles).
L’IVG peut être réalisée selon deux méthodes :
- La méthode médicamenteuse, à domicile ou dans un établissement de santé ;
- La méthode chirurgicale par aspiration, uniquement en établissement de santé, publique ou privé.
Le choix de la technique d’interruption de la grossesse dépend du choix de la femme enceinte, mais aussi du terme de la grossesse. En effet, l’IVG médicamenteuse ne peut être pratiquée que jusqu’à 7 semaines de grossesse, tandis que l’IVG par aspiration peut être réalisée jusqu’à 14 semaines de grossesse. La femme enceinte peut choisir la méthode avec l’aide du médecin ou de la sage-femme, lors de l’une des consultations médicales obligatoires avant une IVG.
L’IVG, un droit à l’avortement inscrit dans la Constitution française
En France, le droit à l’IVG pour toutes les femmes est inscrit dans la loi, depuis la loi Veil du 17 janvier 1975 (article L.2212-1 du Code de la santé publique). Cette loi sur l’interruption volontaire de grossesse permet à toute femme enceinte, majeure ou mineure, de demander à un médecin l’interruption de sa grossesse. Ce droit à l’avortement a été renforcé le 8 mars 2024, date à laquelle le droit à l’avortement a été inscrit dans la Constitution française. La France est ainsi devenue le premier pays du monde à inscrire ce droit dans sa Constitution.
Par ailleurs, le droit à l’accès à l’avortement a également été renforcé par la mise en application de plusieurs mesures, dans le cadre de la loi de modernisation du système de santé de 2016 :
- La prise en charge à 100 % par l’Assurance Maladie de l’ensemble des actes nécessaires à l’IVG (consultations, analyses, échographies, …) ;
- La suppression du délai de réflexion d’une semaine ;
- Le renforcement de l’offre de proximité, avec la possibilité pour les sage-femmes de réaliser des IVG médicamenteuses et pour les centres de santé de pratiquer des IVG chirurgicales ;
- La création de plans régionaux, pour améliorer l’accès à l’IVG sur l’ensemble du territoire français.
Depuis 2015, de nouveaux outils d’information ont été mis à disposition des femmes, notamment :
- Un numéro national d’information anonyme et gratuit (0800 08 11 11) ;
- Un site internet dédié à l’IVG (site ivg.gouv.fr) ;
- Une campagne d’information sur l’IVG pour lutter contre les informations erronées.
Quelles sont les démarches à effectuer pour une IVG ?
Le déroulement de l’interruption volontaire de grossesse doit respecter le cadre réglementaire en vigueur. Il est donc capital d’initier rapidement les démarches, une fois que la décision d’avorter est prise. Pour cela, il est important de prendre rendez-vous avec un médecin ou une sage-femme exerçant dans un cabinet de ville, dans un centre de santé, dans un centre de santé sexuelle ou dans un établissement de santé (hôpital, clinique).
Avant de recourir à l’IVG, deux consultations sont obligatoires :
- Une première consultation d’information et d’orientation sur l’IVG : le médecin ou la sage-femme prend note de la volonté d’interrompre la grossesse et répond à toutes les questions que se pose la femme enceinte. Un guide sur l’IVG est remis en fin de consultation à la femme enceinte, de même qu’une attestation de consultation médicale. La femme est informée des risques et des effets indésirables de l’IVG. Un entretien psychosocial lui est systématiquement proposé, mais il n’est pas obligatoire sauf pour les mineures.
- Une seconde consultation de confirmation et de choix de la méthode pour l’IVG : la femme enceinte confirme par écrit son souhait d’avorter (consentement). La méthode d’avortement et le lieu de l’IVG sont choisis, en fonction du terme de la grossesse et de la volonté de la femme enceinte. Le choix peut aussi être conditionné par les disponibilités des établissements de santé. Une seconde attestation est remise à la femme enceinte à l’issue de cette consultation.
Après ces différentes consultations, l’IVG peut être pratiquée en fonction des disponibilités des établissements de santé.
Comment se déroule l’IVG ?
Deux méthodes sont actuellement utilisées pour l’IVG, la méthode instrumentale ou chirurgicale et la méthode médicamenteuse. Le choix revient à la femme, mais le délai entre aussi en ligne de compte.
l’IVG médicamenteuse
L’IVG médicamenteuse correspond à la prise de deux médicaments destinés à interrompre la grossesse :
- La mifépristone à prendre par voie orale. La mifépristone interrompt la grossesse en bloquant l’action de la progestérone et en favorisant les contractions utérines et l’ouverture du col de l’utérus. Des saignements plus ou moins importants peuvent apparaître après la prise de ce médicament, mais il est exceptionnel que l’embryon soit évacué dès ce stade.
- Entre 24 et 48 heures plus tard, un analogue de prostaglandines, comme le misoprostol. Ce médicament augmente les contractions utérines et provoque l’arrêt de la grossesse, entre 4 et 72 heures après la prise. Des douleurs type douleurs de règles sont fréquemment associées aux contractions utérines et peuvent être soulagées par des médicaments antalgiques. Parallèlement, des saignements peuvent perdurer sur une dizaine de jours.
L’IVG médicamenteuse est réalisée au cours d’une consultation avec le médecin ou la sage-femme ou à domicile dans le cadre d’une téléconsultation. Elle ne nécessite ni anesthésie (locale ou générale), ni acte invasif. Son taux de succès avoisine les 95 %. Si l’IVG médicamenteuse n’a pas permis d’interrompre la grossesse, une IVG par aspiration doit être programmée rapidement.
Après une IVG médicamenteuse, une visite de contrôle est systématiquement programmée, entre 14 et 21 jours après la prise des médicaments. Elle permet de :
- Vérifier l’interruption de la grossesse par un examen médical, une échographie et/ou des analyses sanguines ;
- S’assurer de l’absence de complications ;
- Réaliser une injection de gamma-globulines anti-D chez les femmes dont le groupe sanguin est Rhésus négatif, afin d’éviter des complications lors d’une future grossesse.
Un entretien psycho-social facultatif est systématiquement proposé à toutes les femmes, mineures ou majeures, à l’issue d’une IVG médicamenteuse.
l’IVG instrumentale ou chirurgicale
L’IVG chirurgicale ou instrumentale par aspiration consiste à interrompre la grossesse au cours d’une intervention chirurgicale. Elle se déroule obligatoirement dans un établissement de santé autorisé à pratiquer les IVG. Elle est réalisée par une sage-femme, un médecin ou un chirurgien, spécifiquement formés à cette technique. Le plus souvent, une hospitalisation de quelques heures suffit.
Au cours de l’intervention, le col de l’utérus est dilaté, grâce à l’administration d’un médicament. Le professionnel introduit ensuite une canule reliée à un dispositif d’aspiration, qui permet d’aspirer l’embryon. L’intervention dure environ 10 minutes et se déroule dans un bloc opératoire, sous anesthésie locale ou générale. En cas d’anesthésie générale, une consultation d’anesthésie sera nécessaire avant l’intervention.
Des douleurs peuvent apparaître après l’intervention, en lien avec des contractions utérines. Des médicaments antalgiques sont alors prescrits pour les soulager.
Les complications d’une IVG chirurgicale sont rares. Toutefois, il est nécessaire de consulter rapidement, si, dans les jours qui suivent, les symptômes suivants apparaissent :
- Une fièvre supérieure à 38 °C ;
- Des pertes sanguines importantes ;
- Des douleurs abdominales fortes ;
- Un malaise.
Les études scientifiques ont montré que l’IVG chirurgicale n’impacte pas la fertilité et qu’elle n’entraîne pas de séquelles psychologiques à long terme.
Deux à trois semaines après l’intervention, une visite de contrôle est nécessaire pour s’assurer de l’absence de complications. Une injection de gamma-globulines anti-D sera effectuée chez les femmes dont le groupe sanguin est Rhésus négatif, afin d’éviter des complications lors d’une future grossesse. Un entretien psycho-social, facultatif, est systématiquement proposé à toutes les femmes.
– Service Public. Interruption volontaire de grossesse. 25 avril 2024. . www.service-public.fr. Consulté le 12 mars 2025.
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